Côte-Rôtie AOP
Côte-Rôtie : une appellation de la vallée du Rhône qui donne le vertige
C’est tout au nord de la vallée du Rhône, sur la rive droite du fleuve, que se déploie une petite appellation d’un des vignobles les plus anciens de France. Aussi prestigieuse que vertigineuse, l’AOC Côte-Rôtie surprend tant par ses vins rouges de grande qualité que par ses coteaux escarpés. Ici, comme dans toute la partie septentrionale du vignoble de la Vallée du Rhône, la syrah domine et donne tout son caractère à un vin puissant et élégant.
Présentation générale de l’appellation
L’appellation Côte-Rôtie est produite dans le Rhône, sur trois communes de la rive droite du fleuve, en face de Vienne. A une trentaine de kilomètres au sud de Lyon, les vignes offrent un spectacle vertigineux. Depuis l’Antiquité romaine, elle est cultivée sur de minces terrasses abruptes, des coteaux escarpés qui culminent entre 140 et 320 m d’altitude. Ici, les terrains sont tellement pentus, parfois inclinés à plus de 60 %, que des murs en pierre viennent soutenir la terre. Cette situation particulière offre un climat d’exception à la côte, laquelle bénéficie d’un ensoleillement qui lui doit son surnom de « rôtie ». Si elle est à l’origine de grands vins rouges, elle a aussi failli causer la perte du vignoble, tellement difficile à travailler. Mais depuis les années 70, ce petit vignoble de 280 hectares environ est en plein renouveau, des vignerons ne s’étant pas laissés impressionnés par ces reliefs extrêmes.
Voisine de l’appellation Condrieu, le non moins célèbre vignoble de Côte-Rôtie s’épanouit sur 3 km de long, sur les communes d’Ampuis, de Saint-Cyr-sur-le-Rhône et de Tupin-et-Semons. On a l’habitude de distinguer deux terroirs : la Côte Brune au nord et la Côte Blonde au sud. L’appellation compte cependant 73 lieux-dits classés et plus de 100 producteurs. Ce qui permet une belle diversité de vins, ces derniers pouvant faire intervenir le viognier blanc au côté de la syrah, si tant est qu’il ne dépasse pas les 20 %.
Caractéristiques du vin de la Côte-Rôtie
Lorsqu’il est jeune, le côte-rôtie offre une robe profonde, couleur grenat ou rubis. En vieillissant, sa couleur tire progressivement sur le tuilé. Cette robe sombre est caractéristique des vins à base de syrah. Quant à son nez et ses arômes, le vin de côte-rôtie AOC se montre complexe, fin et élégant. Lorsque le viognier complète la syrah, ce cépage blanc apporte de la finesse et de la féminité. On tend à lui prêter des arômes de fruits rouges, tels que la groseille, la fraise ou la cerise, voire de fruits noirs, comme le cassis, la mûre ou la myrtille. En présence de viognier, des notes florales, le plus souvent de violette, se font jour. Les épices, la vanille, des notes de sous-bois, de cuir, de lard fumé se détectent aussi à la dégustation, notamment quand le vin a évolué.
Un vin de côte-rôtie se prête à la garde. Il s’épanouit pleinement après 15 ans de vieillissement. Il se caractérise alors par des tanins veloutés, une richesse et une rondeur en bouche ainsi qu’une certaine puissance aromatique.
Comment déguster un côte-rôtie
Il est conseillé de déguster le côte-rôtie chambré, à une température de 17-18° environ. Sa puissance se marie très bien au gibier ; biche, caille, chevreuil, lièvre, sanglier, faisan… sont des mets qui s’accordent parfaitement au vin rouge de la Côte-Rôtie, tous comme les abats. Viandes rouges, viandes blanches ainsi que volailles sont également recommandées. Les fromages comme le bleu d’Auvergne, le brie ou le camembert très fait, l’époisses ou la rigotte de Condrieu s’associent aussi pleinement au côte-rôtie