Jurancon AOP
Jurançon, une appellation royale du Sud-Ouest
Une goutte de ce précieux nectar aurait été appliquée sur les lèvres du futur roi Henri IV dès sa naissance en 1553. Autant dire que le jurançon bénéficie d’une aura plus que royale. Cette appellation du Sud-Ouest de la France se déploie par ailleurs dans un décor grandiose à la hauteur de sa légende, les vignes étant cultivées en coteaux face à la majestueuse chaîne des Pyrénées. L’appellation Jurançon, si elle est connue pour ses vins moelleux et liquoreux, offre aussi des vins blancs secs de haut vol.
Présentation générale du jurançon
L’aire d’appellation du jurançon se situe en Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques. C’est autour des communes de Jurançon et de Monein, au sud de Pau, que se déploient les quelque 1 000 hectares de l’AOC. 25 communes sont autorisées à produire des vins « jurançon » AOC et « jurançon sec » AOC.
Cinq cépages sont réservés à la production de jurançon. En premier lieu, ce sont le gros manseng et le petit manseng qui dominent ; ce sont eux qui donnent son identité particulière au jurançon. Ils représentent au moins 50 % de l’encépagement. Traditionnellement, le gros manseng est privilégié pour les jurançons secs et le petit manseng, qui produit plus de sucre, pour les jurançon moelleux. A savoir que seuls les vins composés uniquement de manseng peuvent obtenir la mention « vendange tardive ».
Trois autres cépages sont autorisés. Le courbu blanc, précoce, permet de contrebalancer la douceur du manseng. Plus rares et de moins en moins utilisés, le camaralet de Lasseube et le lauzet permettent d’ajouter de la complexité et de l’originalité aux vins de l’appellation.
Caractéristiques du jurançon
Les vins d’appellation Jurançon se reconnaissent à leurs aromes miellés. Ils présentent une robe jaune or pâle des plus séduisantes. Au miel s’ajoutent des notes de fruits exotiques comme l’ananas, le fruit de la passion ou les agrumes. On leur reconnait encore des touches d’épices douces, comme le girofle et la cannelle, de fleurs comme le genêt, mais aussi de pêche et de fruits confits. Gourmands, les jurançons moelleux charment tant l’œil que le nez et les papilles. Ils peuvent se conserver 5 à 10 ans, voire 15-25 ans pour les meilleurs d’entre eux.
Les vins blancs d’appellation Jurançon sec offrent aussi ces arômes de miel caractéristiques. Derrière une robe limpide aux reflets verts se développent des arômes de fruits exotiques, de fruits à chair blanche comme la poire et la pomme, ainsi que des notes d’agrumes, d’épices, de fleurs et de cire. Frais et nerveux, ces vins se conservent 5 à 10 ans.
Les jurançon « vendange tardive » dévoilent eux aussi des arômes typiques de miel. Ils se portent sur les fruits confits et cuits et les épices.
Comment déguster un jurançon
Un vin jurançon AOC se sert habituellement à une température de 10-12°. Il est excellent à l’apéritif, avec un foie gras par exemple ou du saumon fumé. Il accompagne également les viandes blanches en sauce et les plats sucrés-salés. Côté fromage, un jurançon moelleux s’associe parfaitement à la douceur de l’ossau-iraty. Il se pose aussi sur un roquefort, une fourme d’Ambert ou un bleu d’Auvergne. Côté dessert, le jurançon sera parfait avec une crème brûlée, une crème caramel et des entremets aux fruits exotiques ou aux petits fruits rouges.
Un vin blanc jurançon sec AOC se déguste quant à lui à une température de 8-10°. Il est réputé pour escorter avec classe les poissons de rivière et les fruits de mer. Il se déguste aussi à l’apéritif, avec de la charcuterie par exemple, et il accompagne les viandes blanches. Les fromages de chèvre s’associent aussi au jurançon sec.